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Harry Gruyaert, la vie en couleur

Le photographe belge né à Anvers en 1941, pionnier de la couleur, est exposé au BAL à Paris. L’occasion d’admirer de superbes tirages d’époque aux couleurs vives et contrastées, dans une scénographie soignée. Un régal pour l’œil et l’esprit.


Boom, Belgique, 1988
Boom, Belgique, 1988
« Ce miracle instantané de l’inattendu qui coupe le souffle, ce phénomène très physique de la photo qui soudain s’inscrit.» Harry Gruyaert

Des femmes en robes fleuries dans la rue, entourées de poussettes et de ballons de baudruche rouges, un homme en chemise jaune dans une immense salle de bain bleue, une laverie presque vide illuminée de vert dans la nuit noire… Harry Gruyaert capture de façon saisissante, dans les scènes du quotidien, les formes et les couleurs qui jaillissent, comme pour exciter le regard.


Il est l’un des premiers à avoir introduit la couleur dans l’art photographique. À ses débuts, fin des années 60, l’expression artistique s’incarnait exclusivement dans la photographie noir et blanc. La couleur, jugée vulgaire, était réservée à l’illustration et aux publicités dans les magazines.


Pour Harry Gruyaert, au contraire, la couleur est une véritable matière. Les personnes qui entrent dans son cadre sont intéressantes pour la couleur qu’elles portent et l’ensemble qu’elles forment avec la lumière et le décor sur lequel elles se détachent.


Boom, Belgique, 1988
Moscou, URSS, 1989

Sans jamais préparer de mise en scène, comptant seulement sur la beauté de la coïncidence, Harry Gruyaert parvient à capter l’évanescence des choses, dans des constructions fugaces et sublimes, parce qu’elles ne dureront qu’un instant. Proche du collage surréaliste, son travail restitue avec une rare intensité le sens énigmatique des lieux qu’il arpente.


« A sense of place » (Le sens du lieu), c’est d’ailleurs le titre donné à la série de diaporamas présentés dans cette exposition et consacrés à différents pays du monde. Le défilement des photos est accompagné des très belles compositions du musicien belge Tuur Florizoone.


Nos impressions restent joyeusement indécises devant ces photographies de la vie de tous les jours, capturées par un regard extérieur qui saisit un instant éphémère dans toute son étrangeté. Que s’est-il passé avant ? Que va-t-il se passer après ? Ces questions restent irrésolues. Seule demeure la jouissance de l’instant, dans une explosion de couleurs.


Carnaval d’Anvers, Belgique, 1988

Exposition La part des choses du 15 juin au 24 septembre 2023 au BAL à Paris.

En collaboration avec la Galerie Fifty One à Anvers.


Idée : Virginie Bellot

Relecture : Pauline Hessel

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